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UNIVERS EXTERIEUR INTERIEUR
13 mai 2011

De Becky à Serge

Une journée qui s’achève, c’est un peu comme une page qui se tourne.

Chaque soir avant de tourner cette page, j’en parcours de nouvelles… Quelque soit l’heure, c’est comme ça, impossible de m’endormir sans entrer dans l’univers du livre du moment. Ce sont ces retrouvailles qui me permettent de faire la transition entre la journée et les bras de Morphée.

 

Il y a quelques mois, j’ai dévoré  les livres de Sophie Kinsella en rejoignant Becky tous les soirs : Les confessions d’une accro du shopping, L’accro du shopping à Manhattan, L’accro du shopping dit oui  sans oublier  Les petits secrets d’Emma, et j’en passe car la liste serait trop longue…

Pour rester dans la vague, jeune auteur branchée mode et typiquement girlie, j’ai enchainé avec Marian Keyes ou encore Lauren Weisberger et son Diable en Prada.

Je ne peux pas le nier, ces comédies sont divertissantes, parfois touchantes et souvent drôles mais j’ai saturé.

A haute dose, j’ai fini par trouver qu’il ne reste pas grand chose de ces lectures, une sensation de légèreté s’installe… Pour résumer, ce serait un peu comme regarder tous les soirs une série qui ne finit  jamais, telle que « 24h chrono » si vous voyez ce que je veux dire ?!

Il était temps de passer à autre chose.

 

Alors je me suis penchée sur la biographie de Serge Gainsbourg par Gilles Verlant.

Pourquoi ce livre me direz-vous ?

Baignée dans ma plus tendre enfance par ses derniers albums, j’avais eu l’occasion de le voir en concert dans ma ville natale de Lyon, on était dans les années 80. Je ne devais pas avoir plus de 15 ans, comme Charlotte. Mes parents écoutaient ses disques, et pour l’anecdote… je m’appelle Elaeudanla Teïtéïa….

J’ai eu envie de réécouter sa discographie, du Poinçonneur des Lilas en passant par Love on the beat, tout y est passé.

Et enfin, j’ai voulu savoir d’ou venait un tel génie, qui était derrière tous ces succès aux styles si variés.

Il devait avoir eu une vie bien particulière cet homme-là.

 

C’est ainsi que je me suis attaquée à plus de 1000 pages, version pavé de poche, qui sont devenues un bonheur quotidien pendant quelques semaines.

De l’histoire du petit Lucien, de Serge et de Gainsbarre, l’itinéraire fascinant et douloureux d’un artiste de génie. Extrêmement bien documentée, truffée d’anecdotes,  riche de centaine de témoignages privilégiés et exclusifs, cet ouvrage est une merveille. C’est un véritable hommage  sans faux-semblants ni complaisance qui vous emmène à  la découverte de  l’homme à la tête de choux. Saisissant et captivant, on tourne les pages sans s’en rendre compte.

On y découvre l’histoire d’un couple, russe, juif et mélomane qui arrive à Paris dans les années 20 avec une seule envie, fonder une famille loin du tumulte et des révolutions.

En France, les Ginsburg se débrouillent tout seuls, en se serrant les coudes. Ils ont laissé derrière eux des parents, des frères, des sœurs dont ils n’auront jamais plus de nouvelles. Toute leur vie sera fondée sur ce modèle, ils en tireront orgueil et fierté et leurs trois enfants n’oublieront jamais cette leçon…

 

Et puis, d’avoir fait de cet ouvrage mon compagnon de chevet, cela m’a permis de me balader à travers Paris au fil des décennies que je n’ai pas connu, de la Rive Gauche en passant par le 20è arrondissement qui m’est si cher…  On se souvient alors de la richesse artistique des années 50, de Saint Germain des Près où s’ouvre les portes de l’appartement de Dali aux murs tendus d’astracan noir où sont entreposés les toiles de Miro et Picasso en attendant un avenir meilleur… La littérature, la musique et la peinture, si chère à Lucien…  rien n’a échappé à ces années d’après-guerre qui, à mon humble avis, ont été de grandes sources d’inspiration et de création.

 

En quelques semaines, j’avais parcouru ce millier de pages en ayant le sentiment de connaître Lucien, Serge, Gainsbourg puis Gainsbarre. Tout semblait évident : les paroles de ses chansons ont pris un sens que je ne leur connaissais pas, j’ai compris ce dont il parlait en évoquant les arts mineurs et majeurs, son goût pour ce qu’il appelait l’Esthétisme avec un grand E et son attitude controversée envers les médias.

 

Si ces pages pesaient sur mes bras chaque soir, car je n’exagère pas en disant que ce livre de poche est gros comme une brique, cette histoire (vraie) est aussi moins légère que mes précédentes lectures.

Je me suis sentie enrichie, cette lecture avait du sens et du contenu.

Grâce aux références artistiques et culturelles si fournies et détaillées que livre l’auteur au fil des époques, cela m’a donné l’envie de me documenter et d’aborder de nouvelles lectures.

J’ai eu le goût d’aller plus loin.

Et c’est ainsi que j’ai jeté mon dévolu sur Boris Vian… A suivre...

graphique_serb_ge_et_becky

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Commentaires
C
Je te découvre une narratrice très agréable à lire,tu donnes envie de lire ce livre,mais là ce n'est pas forcément le but,si non rentre chez un éditeur pour faire vendre les livres ou histoire auquels il croit.ta plume glisse toute seule,les mots sont à leur place,tu parles de toi,de ce que tu aimes,cela a l'ai si simple, il y a même un moment ou tu t'embale,tellement tu es dans ton trip. BRAVO<br /> Que peux-tu faire avec ce talent : ecrire un livre? du journalisme (ce que tu faisais )utilises le ce don. PLEINS DE BISSOUS.Christine O
O
beau texte, bravo. Vivement le prochain :-)
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